Le Prix

Pour la deuxième année, le Département met en place le prix du livre Multitude, afin de récompenser des romans ayant un propos fort autour de l’interculturalité, de la rencontre et l’échange entre les cultures, à l’image de ce qu’incarne la Seine-Saint-Denis.

Coup de cœur des séquano-dyonisien·nes

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Le roman ayant obtenu la meilleure moyenne remportera le prix

27/11/2025
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La sélection

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Allô la place, de Nassera Tamer

Verdier – 192 pages – août 2025

« Longtemps l’arabe s’allie pour moi à l’amer. Je l’ai rejeté de tout mon corps et il me revient par vagues. Je ne l’ai jamais vraiment perdu et j’ai du mal à penser qu’on puisse perdre une langue. Je vis dans la langue de mes parents comme elle vit en moi. »
Cette « langue-chimère » avec laquelle la narratrice essaie de renouer, c’est le darija, l’arabe marocain. Séparée de ses parents, par une mer et un empêchement existentiel, elle trouve des subterfuges : elle traîne dans les taxiphones parisiens pour l’entendre, y prête attention dans la rue ou les transports en commun, prend des cours à l’Institut du monde arabe, et surtout, forme un tandem linguistique, par écrans interposés, avec Mer, qui vit au Maroc.
De Paris au Havre, de Casablanca à Toronto, des fils affectifs et culturels se tissent, se défont puis se refont. Les taxiphones bruissent de ces histoires qu’on se raconte à distance.

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Quatre jours sans ma mère, de Ramsès Kefi

Philippe Rey – 208 pages – août 2025

Un soir, Amani, soixante-sept ans, femme de ménage à la retraite dans une cité HLM paisible en bordure de forêt, s’en va. Pas de dispute, pas se cris, pas de valise non plus. Juste une casserole de pâtes piquantes laissée sur la cuisinière et un mot griffonné  à la hâte : « Je dois partir, vraiment. Mais je reviendrai. » Son mari Hédi, ancien maçon bougon, chancelle. Son fils Salmane s’effondre. À trente-six ans, il vit encore chez ses parents, travaille dans un fast-food, fuit l’amour et gaspille ses nuits sur un parking avec son meilleur ami, Archie, et d’autres copains cabossés.
Père et fils tentent de comprendre ce qui a poussé le pilier de leur famille à disparaître. Alors que Hédi réagit vivement, réaménage l’appartement, enlève son alliance, Salmane met tout en œuvre pour retrouver sa mère. Son enquête commence avec de maigres indices – une lettre, un chat tigré, une clé rouillée –, et remue un nombre incalculable de regrets. Il pressent que ce départ est lié à l’histoire de ses parents, orphelins émigrés de Tunisie. Il devine aussi que l’événement va tous les transformer, surtout lui, Salmane, qui voit enfin advenir son passage à l’âge adulte.

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Où s’adosse le ciel, de David Diop

Julliard – 368 pages – août 2025

À la fin du XIXe siècle, Bilal Seck achève un pèlerinage à La Mecque et s’apprête à rentrer à Saint-Louis du Sénégal. Une épidémie de choléra décime alors la région, mais Bilal en réchappe, sous le regard incrédule d’un médecin français qui cherche à percer les secrets de son immunité. En pure perte. Déjà, Bilal est ailleurs, porté par une autre histoire, celle qu’il ne cesse de psalmodier, un mythe immense, demeuré intact en lui, transmis par la grande chaîne de la parole qui le relie à ses ancêtres. Une odyssée qui fut celle du peuple égyptien, alors sous le joug des Ptolémées, conduite par Ounifer, grand prêtre d’Osiris qui caressait le rêve de rendre leur liberté aux siens, les menant vers l’ouest à travers les déserts, jusqu’à une terre promise, un bel horizon, là où s’adosse le ciel…
Ce chemin, Bilal l’emprunte à son tour, vers son pays natal, en passant par Djenné, la cité rouge, où vint buter un temps le voyage d’Ounifer et de son peuple.
De l’Égypte ancienne au Sénégal, David Diop signe un roman magistral sur un homme parti à la reconquête de ses origines et des sources immémoriales de sa parole.

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Le Fardeau, de Matthieu Niango

Mialet Barrault – 400 pages – août 2025

Dans les années 1980, il n’était pas évident d’être le fils d’une mère française et d’un père ivoirien.
Il fallait être entouré de beaucoup d’amour et s’accrocher ferme pour entrer à l’École normale supérieure et réussir l’agrégation de philosophie.
Matthieu Niango a vingt-trois ans quand sa mère lui apprend, ainsi qu’à ses frères et soeur, qu’elle a été adoptée.
Elle n’a jamais voulu savoir qui étaient ses parents biologiques.
Matthieu, lui, veut savoir et va se lancer dans une enquête extravagante pour découvrir l’incroyable vérité. Sa mère est née en 1943 dans un lebensborn, ces pouponnières nazies auxquelles les SS confiaient leurs enfants pour qu’ils deviennent de purs aryens. Il n’est pas évident d’apprendre que votre grand-père était un nazi. Encore plus déroutant de découvrir que votre grand-mère était une Juive hongroise, réfugiée en Belgique et qui, pour sauver sa peau, ou peut-être par amour, a conçu votre mère avec un officier de l’armée allemande. Français par sa mère, ivoirien par son père, nazi par son grand-père, juif par sa grand-mère, Matthieu Niango est en droit de se poser quelques questions sur la complexité de son héritage.

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Marcher dans tes pas, de Léonor de Récondo

L’Iconoclaste – 242 pages – août 2025

 » Je suis sur ta clavicule, sur ton poignet, dans tes mains. Je suis dans tes cheveux, sur ton sein, dans tes yeux. Je regarde ta bouche, tes mouvements, ta robe. Je te connais sans te connaître, Enriqueta.  »
La vie d’Enriqueta bascule le 18 août 1936, quand, en quelques minutes, elle doit fuir la maison familiale d’Irun menacée par les franquistes. Ce jour-là, elle perd tout.
Quarante ans plus tard, sa petite-fille, Léonor, naît française. Pourtant, lorsqu’une loi espagnole permet aux descendants d’exilés politiques d’obtenir la nationalité perdue, elle décide de la demander. Pourquoi tourner et retourner une terre emplie de fantômes ? Et qui était au juste Enriqueta ?
Tissant souvenirs d’enfance, imaginaire romanesque et regard poétique, Léonor de Récondo se fraie un chemin vers celles et ceux que la guerre civile a voulu effacer. Un livre pour dire l’amour. Et ne jamais oublier.

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